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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/67

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trop séduisant ; sans avoir altéré ma volonté, vous en avez changé le motif ; je ne saurais continuer de voir un homme que j’ai cessé d’estimer. »

« Pardonnez, Alexandrine, pardonnez à l’excès de mon égarement », s’écria M. de Saint-Far au désespoir ! « j’ai mérité votre colère, je sais qu’un homme délicat doit obtenir les faveurs et non pas les arracher ; punissez-moi, je supporterai tout, excepté votre absence. Alexandrine, n’irritez pas ma douleur par vos dédains ; oubliez ce qui vient de se passer, promettez-moi de ne pas me fuir, et je jure à vos genoux de ne plus rien entreprendre qui puisse vous déplaire. »

« Eh bien », répondit Alexandrine, de l’air le plus tendre, « je consens à tout pardonner, à tout oublier ; je sens qu’en m’arrachant à vous, je