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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/68

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détruirais tout ce qui fait le charme de mon existence ; je n’aurai pas le cruel courage de nous rendre tous deux malheureux pour une crainte peut-être chimérique. Il est une autre manière d’éviter le mal que je redoute ; c’est entre vos mains que je remets le soin de ma gloire ; c’est vous qui me défendrez contre vous et contre moi-même ; vous avez pu sans crime chercher à m’obtenir lorsque je ne pensais qu’à vous combattre, mais vous ne pourriez, sans vous avilir, profiter de ma faiblesse, lorsque je me repose entièrement sur votre honneur ».

Que votre confiance est cruelle, ma douce amie ! où trouver la force de la mériter ? Il faudra donc m’interdire jusqu’aux libertés les plus innocentes ; car si je presse votre main, si je la porte à mes lèvres, je sens