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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/78

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rent collées l’une à l’autre ; les battements précipités de leurs cœurs semblaient se répondre ; leurs bras s’enlacèrent, tant leurs corps frémirent : l’amour lui-même leva la simple bannière qui les séparait encore, et la nature acheva son ouvrage.

― Hé quoi ! s’écria madame Durancy après être revenue de son ivresse, est-ce donc là le prix de la confiance aveugle que j’avais placée dans votre honneur ? Me voilà coupable et … — Non, vous n’êtes pas coupable, interrompit M. de Saint-Far avec vivacité, et malgré les apparences je ne mérite aucuns reproches, car je n’ai pas même eu l’idée de manquer à ma parole : mon bonheur est complet, et je m’en étonne encore ; c’est l’ouvrage du hasard, ou plutôt c’est un miracle de l’amour. Mais de grâce