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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/79

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ne troublez pas ma félicité par d’inutiles regrets : puisque vous êtes à moi, soyez-y toute entière.

Non, mon ami, répondit Alexandrine de l’air le plus tendre, je n’empoisonnerai pas mon plaisir par des regrets trop tardifs ou des reproches que j’aurais à peine le courage de vous faire. Je n’ai combattu que trop long-temps un penchant irrésistible : puisque, malgré mes efforts et votre délicatesse, l’amour à su triompher de nous, profitons des délices qu’il nous offre, et ne songeons plus qu’à nous en rendre dignes.

M. de Saint-Far, surpris et charmé du discours d’Alexandrine, l’en remercia par les plus vives caresses : Il trouvait, peut-être avec raison, que ce langage était plus naturel que celui que tiennent ordinairement les femmes en pareilles circonstances ;