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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/87

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vers une fenêtre, sous prétexte de respirer le frais. Ernest l’y suivit bientôt, et l’aborda avec ce trouble et cet égarement qu’on n’éprouve qu’auprès de ce qu’on aime avec transport. Il voulut lui parler, sa voix expira sur ses lèvres. Amélie lui adressa d’un air embarrassé, quelques paroles insignifiantes qu’Ernest trouva très-spirituelles. Encouragé par le bon exemple, il eut enfin la force de prononcer quelques mots sans suite qui firent tressaillir Amélie ; elle entendait sa voix pour la première fois. Revenu de ce trouble, la conversation s’anima, et devint aussi intéressante qu’elle peut l’être entre deux personnes qui ne se connaissent pas, mais qui desirent vivement de se connaître. Amélie apprit qu’Ernest était le fils d’un ancien ami de son père ; elle fut charmée de cette dé-