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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/9

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sa réputation, trop éclatante dans la carrière de la galanterie, avait rendu les mères vigilantes ; les unes écartaient avec soin de sa vue leurs filles dont les attraits naissans leur causaient de la jalousie ; les autres les soustrayaient avec non moins de prudence, quoiqu’avec des motifs plus louables. Mais lorsqu’on se fut aperçu de la réforme de M. de Saint-Far, et qu’il eut déclaré d’une manière positive qu’il voulait se marier ; lorsqu’on eut vainement employé l’arme du ridicule pour le détourner d’un projet qui allait ravir à la société son plus bel ornement, la tendresse maternelle reprit ses droits, et chaque mère voulut donner à sa fille l’époux qu’elle eût choisi, si elle eut été libre encore.

Parmi l’essaim des jeunes beautés que l’on semblait offrir aux vœux