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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/8

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à force de la caresser, tous les plaisirs bruyans, qui jusqu’alors avaient fait le charme de sa vie, lui devinrent à charge : il résolut enfin de réaliser ce songe enchanteur, et se mit sérieusement à chercher ce que bien des gens prétendent imaginaire : une femme belle, spirituelle et sage.

Ce n’était pas dans ces cercles nombreux où le plaisir est le seul dieu qu’on encense, que M. de Saint-Far pouvait rencontrer cet être parfait, enfant de son imagination. Il voulait une beauté simple et modeste, que le souffle corrupteur de la flatterie n’eût point encore atteint ; il ne prétendait pas que sa femme ignorât toujours qu’elle était belle, mais il voulait du moins le lui apprendre.

Parmi ses nombreuses conquêtes, M. de Saint-Far n’avait jamais rien trouvé qui ressemblât à ce portrait ;