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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/100

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laisser fléchir, je lui répétais avec un sang-froid qui le mettait au désespoir, que, décidée à ne lui pardonner de ma vie l’insulte que j’en avais reçue, je ne m’exposerais jamais à une seconde ; lorsqu’il vit l’inutilité de ses prières, il fut saisi d’une si forte douleur, ou plutôt il sut si bien feindre, qu’il parvint à me toucher ; non-seulement j’accordai son pardon, mais je mis tout en usage pour lui rendre le calme qu’il semblait avoir perdu ; enfin la paix fut rétablie, un baiser bien tendre en fut le gage ; je l’appelai mon cher Saint-Albin, et je lui promis de ne jamais éviter les occasions de me trouver seule avec lui. Ces douces assurances le calmèrent et l’entreprenant Saint-Albin, devenu modeste et timide, demanda mille fois pardon d’une