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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/104

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bin, il faut qu’il détruise mon ignorance. Je veux savoir jusqu’où s’étend mon pouvoir, ce que je peux accorder et refuser, comment je puis récompenser ou punir ; enfin il faut qu’il déchire ce voile qui vient sans cesse obscurcir mes idées, et qui m’empêche d’user des droits que mon sexe et mon âge me donnent sur tous les hommes.

Je passai la nuit à faire de semblables réflexions : les argumens de Saint-Albin, qui d’abord avaient glissés légèrement sur mon esprit, commençaient à me paraître convaincans. Je m’accusais d’obstination ; j’allai même jusqu’à craindre de l’avoir rebuté par mes reproches et les termes injurieux dont je m’étais servie, et je finis par me promettre d’employer ce que je connaissais de plus séduisant pour