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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/109

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si enthousiasmée que moi. Saint-Albin, qui la connaissait depuis long-temps, se félicita du penchant qui m’entraînait vers elle, ne doutant pas que cette liaison ne fût utile à ses desseins.

Nous arrivâmes à Vincennes, où nous passâmes une journée charmante. Je ne quittai pas Céline un seul moment ; nous nous écartâmes du reste de la société pour mieux jouir du plaisir d’être ensemble. Saint-Albin nous suivit ; je ne l’avais jamais vu si gai : il prit avec ma nouvelle compagne un air familier qui me choqua d’abord. Je vis avec surprise que non-seulement elle le souffrait, mais qu’elle y répondait par mille agaceries. Rien n’est plus dangereux qu’un tel exemple ; mon étonnement cessa, et je finis par m’accuser d’une sévérité ridicule.