Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/110

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 104 )

Comment croire en effet que Céline, que je prenais pour un modèle de vertu, pût manquer à la décence ? Saint-Albin lui donna quelques baisers bien tendres dont elle ne s’offensa pas ; mon tour vint, mille caresses me furent prodiguées. Mon embarras était extrême : si je paraissais irritée, ne serait-ce pas offenser Céline ? Sans doute, me disais-je, je pousse le scrupule trop loin, et cette réserve qu’on me recommande n’est qu’un manteau de cérémonie. Combien cet air enjoué sied à Céline ! il la rend mille fois plus jolie ! D’ailleurs quel mal fait-elle ? Aucun assurément. Saint-Albin ne me trompait pas ; je suis remplie de préjugés. Qu’il est heureux pour moi d’avoir connu Céline ! personne au monde ne saurait mieux qu’elle m’éclairer sur cette