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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/111

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foule de doutes qui viennent sans cesse m’assaillir.

Après une promenade assez longue, nous allâmes rejoindre la troupe joyeuse ; bien d’autres que nous s’en étaient écartés. Dans toute autre occasion, quel beau sujet de médisance ! mais dans un jour consacré au plaisir, tout paraît naturel. D’ailleurs on a tant d’excuses au fond d’un bois ! un sentier qui trompe, une épine qui déchire : la fatigue ou la douleur oblige de s’arrêter ; enfin on revient. Telle femme est embellie par le plus vif incarnat, la frayeur en est la seule cause ; telle autre, soulevant à peine une paupière humide, a l’air languissant et distrait : c’est l’excès de la lassitude ; on le croit ou l’on feint d’y croire, et tout le monde est heureux. Pour Céline et moi, nous n’avions pas