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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/113

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courus l’embrasser. Je fus frappée au premier coup-d’œil du changement qui s’était fait en elle ; ce n’était plus cette jeune personne modeste, rougissant dès qu’on la fixait : c’était une femme agaçante et voluptueuse, qui semblait provoquer le désir. Céline était au milieu d’un cercle de jeunes gens dont les hommages l’enivraient. Son teint était animé, son regard plein de feu, et sa parure dans un désordre qui ne pouvait être qu’un effet de l’art. Tout ce que je voyais était nouveau pour moi, et j’avoue, en rougissant, que cette nouveauté ne me parut pas dénuée de charmes : mon ingénuité amusa beaucoup. On s’empressait autour de moi, on vantait ma taille, ma jolie tournure, on me trouvait mille agrémens que j’ignorais posséder ; mes naïvetés faisaient