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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/114

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mourir de rire. Enfin, je fus enivrée de l’encens qu’on me prodiguait. Saint-Albin s’était surpassé, et, malgré les efforts que les autres faisaient pour être aimables, aucun d’eux n’avait pu l’égaler. Jamais soirée ne me parut plus délicieuse. Hélas ! peut-être aucune ne me fut plus fatale. J’avalais à longs traits le poison de la corruption, et mon erreur était telle, que je croyais m’abreuver de nectar ! — Si les louanges effrénées de mes nouveaux adorateurs me troublèrent l’esprit, celles de Saint-Albin, moins outrées, mais bien plus délicates, ne faisaient pas moins d’impression sur mon cœur. Nous quittâmes enfin ces hommes dangereux, et cette femme mille fois plus dangereuse encore. Je revins la tête enflammée de tout ce que je venais de voir et d’entendre, et