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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/127

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gloire à tout, et savoir même sacrifier son amant, lorsque sa réputation l’exige ; mais, lorsqu’elle est assez heureuse pour être aimée d’un homme discret, incapable de la compromettre, c’est une folie que de résister à l’occasion, et ce n’est qu’à votre âge que l’on est assez dupe pour le faire. — Vous m’étonnez ; mais, au surplus, votre morale n’est pas difficile à suivre. — Cela n’en fait pas le moindre mérite, reprit Céline ; je hais les gens qui prêchent toujours l’impossible. Quoi de plus naturel, de plus délicieux, que de se livrer à tous ses goûts, de n’avoir pour guide que son cœur et ses sens, et pour frein que la crainte de la satiété ! Quant à moi, voilà ma morale ; et la preuve qu’elle est bonne, c’est que j’ai joui dix fois plus qu’une