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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/134

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me est d’un caractère si ridicule et si jaloux, que tout lui fait ombrage. Mettez les verroux, ma chère, et venez m’embrasser. — J’obéis en silence. Ce que je venais de voir m’avait mille fois plus déconcertée que Céline, et son sang-froid surtout me paraissait miraculeux. Je revins près de mon amie ; elle n’avait pas changé d’attitude, et semblait encore agitée de la plus vive émotion. Elle enlaça ses bras autour de mon cou, me baisa sur la bouche ; puis laissant échapper un profond soupir : Ah ! Julie, s’écria-t-elle, que ne puis-je changer ton sexe pour un moment ; qu’une pareille métamorphose nous servirait bien l’une et l’autre ! — J’ai mal pris mon temps pour venir, lui dis-je. — Ah ! j’en conviens, reprit-elle, quelques minutes plus tard, et le