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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/138

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La gloire vint l’arracher de mes bras : il fallut, malgré mes prières et mes larmes, me séparer du plus aimable et du plus chéri des mortels. (À ces mots, Céline essuya quelques pleurs qu’elle n’avait pu retenir.) Il me laissa sans sentiment, poursuivit-elle. J’avais voulu, dans un de mes transports, me jeter sous les roues de son char ; trop heureuse de perdre la vie pour le voir un moment de plus ! Il donna l’ordre à ses gens de me reconduire dans mon appartement. Je fus saisie d’une fièvre dévorante ; un délire affreux s’empara de moi. Je demandais mon amant à grands cris ; inutile douleur, il était à jamais perdu pour moi ! Enfin, ma jeunesse ayant triomphé de cette maladie, qui m’avait mise aux portes du