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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/146

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chez elle toutes les fois que j’y avais été. C’était un homme d’environ trente ans, il était grand, bien fait, et d’une figure distinguée ; mais sa peau était excessivement brune ; il avait l’air spirituel et l’était en effet, c’était un des hommes les plus aimables de ceux qui venaient chez Céline, et c’était presque le seul qui ne me fît pas la cour. Cette conduite réservée, que mon amour-propre m’empêchait de trouver naturelle, m’avait d’abord fait soupçonner que c’était l’amant de Céline ; mais elle le traitait toujours avec tant de froideur, que j’imaginai que s’il en était épris, au moins il n’était pas heureux. Cette visite dissipa mon erreur : Céline, qui n’avait plus besoin de se gêner devant moi, laissa de côté toute contrainte, et reçut M. Dorval à peu près comme si je n’avais