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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/150

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le méritait pas, et vous vous en repentirez, j’en suis sûre, car M. Dorval ne reviendra plus. Lui, ne plus revenir ! ah ! ma chère petite, que vous connaissez peu les hommes : Dorval m’aime beaucoup, sans doute, parce que je suis aimable ; mais il m’aimerait dix fois moins si je ne le tourmentais pas journellement. Il s’en va bien en colère, il fait le serment de ne plus me revoir, il se promet de m’oublier ; mais il ignore l’empire que j’ai sur lui, et la fin du jour me le ramènera plus amoureux que jamais. Les efforts qu’il fait pour se détacher de moi, quoiqu’infructueux, méritent une punition ; il serait trop heureux s’il croyait que son départ m’a causé le moindre soupir. Je veux que, lorsqu’il reviendra ce soir (car je vous promets qu’il