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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/17

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piété filiale, qui réchauffe tous les cœurs, ne lui est point connue ; il ignore tout, jusqu’à son existence. Quant à moi, je le révoque en doute, et j’imaginerais plutôt que c’est quelque automate bien perfectionné. Mais quelle folie ! Et pourquoi me fâcher contre une chimère que je viens de forger moi-même !

C’est à Naples que je reçus le jour. J’aurais plus qu’une autre à me plaindre du sort, si j’avais éprouvé dans un âge moins tendre les malheurs qui me sont arrivés dans cette ville ; mais j’étais trop jeune alors pour en connaître l’étendue. Mon père, M. d’Irini, était d’une famille noble et ancienne ; à l’âge de vingt-cinq ans il désira se marier ; et, comme la fortune était la seule qualité qu’il recherchât dans