Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/177

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Nous partîmes tous quatre le lendemain, sous prétexte d’aller passer la journée chez une parente de Céline qui demeurait à quelques lieues de Paris. Jamais Saint-Albin n’avait été si gai qu’il le fut ce jour-là ; on lisait dans ses yeux tout le bonheur qu’il se promettait. Son triomphe, qu’il croyait certain, avait d’autant plus de prix qu’il avait été long-temps désiré. Céline et moi nous avions exigé que nous irions tous quatre ensemble, et Dorval et Saint-Albin n’y avaient consenti qu’à la condition de revenir le soir séparément. Nos amans jouissaient en perspective des plaisirs qu’ils allaient goûter, et Céline et moi n’avions qu’à nous livrer à notre enjouement naturel pour être charmantes ; d’ailleurs rien ne rend aimable comme la