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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/181

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coup de bien, et nous convînmes que nous ne parlerions pas à ma tante de mon indisposition, dans la crainte de l’inquiéter.

Je m’aperçus avec surprise et presqu’avec effroi, que, non-seulement la conduite de Saint-Albin avait détruit en moi toute idée de vengeance, mais qu’elle avait réveillé l’amour qu’il m’avait d’abord inspiré. Craignant de le trouver trop aimable, je m’efforçai de ne plus voir en lui qu’un criminel. N’est-ce pas un séducteur ? me disais-je. Combien il abuse de la confiance de ma tante ! Chaque soin qu’il me rend n’est-il pas un nouvel attentat ? — Mais comment trouver coupable un homme qui ne l’est que parce qu’il vous aime ! C’est un effort au-dessus de mon sexe, et je n’étais pas faite pour donner des