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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/180

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puis-je maintenant douter de son amour ? et n’est-ce pas me rendre coupable que d’abuser ainsi de sa crédulité ? Cependant, si j’accorde à Saint-Albin ce qu’il désire, il faut donc renoncer à cette gloire unique que m’a promise Adolphe ! — De semblables idées m’occupèrent pendant toute la route. Je feignis de m’endormir dans les bras du tendre Saint-Albin, je le sentais qui me pressait sur son cœur : ses lèvres brûlantes effleuraient les miennes ; il craignait de troubler mon sommeil par le plus léger baiser, et tandis qu’il me croyait hors d’état de l’entendre, il me donnait des noms si doux, il me disait des choses si tendres, qu’à chaque moment j’étais prête à lui répondre.

Enfin nous arrivâmes : je lui dis que mon sommeil m’avait fait beau-