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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/186

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mauvais augure ; mais, comme il voyait tout à sa manière, il prétendait que l’extrême froideur que je lui montrais provenait d’une préférence secrète ; car les femmes, disait-il, affichent toujours le contraire de ce qu’elles pensent. Cependant, lorsque je parus le traiter plus favorablement, il n’en tira pas la même conséquence ; j’étais, selon lui, « lasse de déguiser ma passion. » Un homme rempli d’une aussi sotte vanité pouvait m’amuser un moment, mais non pas me fixer. Je le comparais involontairement à Saint-Albin : tout en eux était différent, et tout était à l’avantage de ce dernier. Je me reprochais souvent le chagrin que je causais à un homme qui avait pris tant de soin pour me plaire. J’évitais de me trouver seule avec lui ; je craignais ses