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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/187

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trop justes reproches. Rosa me causait souvent le plus grand embarras en m’en parlant : « Pourquoi donc, me disait-elle, Saint-Albin vient-il maintenant si rarement, et a-t-il l’air si triste ? Pauvre Saint-Albin ! je crains qu’il ne soit malade ; il a sans doute quelque chagrin qui le mine. Mais il paraissait vous aimer tant, poursuivait-elle : il me semble qu’il est encore plus changé pour vous que pour les autres : est-ce qu’il est fâché contre vous ? »

Je ne savais que répondre à ces questions que Rosa me répétait sans cesse. Dès que Saint-Albin s’était aperçu de l’espèce de préférence que je donnais à Précourt, non-seulement il avait cessé de me parler de sa tendresse, mais il avait évité avec autant de soin que moi de me voir sans témoins. Je le vis un