Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/193

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et, soit qu’on en parle en bien ou en mal, c’est toujours lui faire un outrage ; et, comme si ce n’était pas assez que de tenir ces propos ridicules, continuait Rosa en m’adressant la parole cet insolent prétend que vous l’aimez. Serait-il vrai, Julie, que vous ayez osé l’encourager sans mon avis ? Quels que soient vos sentimens pour lui, je vous préviens qu’un pareil fou n’entrera jamais dans ma famille.

Ma tante ne s’en tint pas là, elle fit défendre sa porte à Précourt. Je n’avais pas, je crois, beaucoup d’amour pour lui ; mais l’habitude de le voir m’en tenait lieu. Je trouvais qu’on le traitait avec trop de rigueur, je le plaignais ; et cela, joint à la privation que l’on m’imposait, donna aux sentimens que j’avais pour lui une vivacité qu’ils n’avaient pas encore eue.