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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/194

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Précourt trouva bientôt le moyen de m’entretenir de son douloureux martyre. Son ressentiment contre ma tante était tel qu’on devait l’attendre d’un homme de son caractère : il ne ménageait point ses termes. Lorsqu’il lui arrivait d’en parler devant moi, je m’efforçais de lui imposer silence ; mais la plupart du temps je ne pouvais y réussir. Dans sa fureur il n’aurait pas respecté sa mère. Depuis que Précourt venait habituellement chez ma tante, il avait beaucoup négligé Céline ; mais dès qu’il n’eut plus que ce moyen de me voir, il y revint assidûment. Céline avait toujours quelques nouveaux prétextes pour nous laisser seuls. L’amour de Précourt devenait tous les jours plus vif : pour moi je ne relâchais rien de ma première sévérité. Voyant en-