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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/206

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déclarer avec un ton d’humeur, qu’elle trouvait ma conduite extrêmement ridicule. Comment se peut-il, s’écria-t-elle, que vous affectiez un tel excès de pruderie ? Jamais je ne vous vis un air aussi pincé. Et pourquoi, je vous prie, toute cette colère ? Parce qu’un jeune homme charmant nous aborde, et que je cause avec lui. En vérité, ce crime est grand, et je mérite de vifs reproches ! Tenez, s’il faut vous dire nettement ce que j’en pense, vous vous êtes conduite comme une bégueule de province. Je pardonne ces airs de rigidité à des femmes trop vieilles ou trop laides pour pouvoir inspirer de l’amour. Celles-là font bien de se rejeter, faute de mieux, sur une vertu que personne ne leur dispute ; mais à seize ans, Julie, et faite comme