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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/209

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Céline, soit par ses sophismes, soit par ses caresses, parvenait toujours à me ramener à son avis : elle étouffait en moi tous les principes de vertu, tous les germes de raison. Le ridicule est l’arme la plus dangereuse dans les mains de qui sait la manier ; chacun le craint, le redoute ; et tel qui se verrait tranquillement accuser d’un crime, ne pourrait pas supporter une raillerie.

Quelques jours se passèrent sans que nous entendissions parler du bel inconnu ; mais il était l’objet principal de nos entretiens. Céline m’avait enfin persuadée qu’il n’y avait rien de répréhensible dans ce qu’elle avait fait, et son désir de revoir l’inconnu était si vif, qu’elle me le faisait presque partager. Un matin que j’allais me