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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/208

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le crois pas ; mais au surplus, que nous fait l’opinion d’un homme que nous ne reverrons jamais ? — Vous ne me persuadez pas, lui répliquai-je ; mais je sens bien que j’essayerais inutilement de vous faire changer d’opinion : ainsi nous garderons chacune notre incrédulité. — Non, me dit Céline en m’embrassant, cela ne me suffit pas. Deux amies comme nous ne doivent jamais être d’un avis différent. Si j’ai tort, ma chère Julie, prouvez-le moi, et je le reconnaîtrai avez plaisir ; mais imitez ma franchise, et convenez que je n’ai rien fait qui puisse mériter votre censure. On vous a, dès l’enfance, remplie de préjugés ridicules que le temps seul peut détruire entièrement. Dans quelques années, je vous assure qu’ils vous surprendront autant qu’ils m’étonnent aujourd’hui. —