Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/230

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 224 )

j’étais sensible à ses regrets. Mais s’il faut vous dire la vérité, son plus grand tort à mes yeux, c’est de ne pas être Camille. Depuis l’instant où j’ai vu celui-ci, je n’ai plus senti que de l’indifférence pour Dorval.

— Vous aimez donc Camille, demandai-je avec inquiétude ?

Moi, point du tout, je vous assure ; mais mon amour-propre est blessé de n’avoir pour amant qu’un homme ordinaire, tandis que le vôtre est fait pour vous attirer l’envie de toutes les femmes.

Je plaignis Dorval, je me plaignis plus encore. Le changement de Céline ne me présageait rien de bon, et j’en aurais été jalouse si j’avais pu l’être de mon amie ; mais je l’aimais si tendrement, que j’aurais donné pour elle tous les Camille de l’univers.