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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/229

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a long-temps que je l’aime, ou du moins que j’en ai l’air, qu’il est bien temps que cela finisse. Croyez-vous donc qu’une passion puisse durer toujours ? Dorval a mille qualités, je le sais ; mais il lui en manque une très-essentielle, c’est de savoir terminer une intrigue au bon moment. Un homme d’esprit ne doit jamais attendre qu’on lui donne son congé ; lorsqu’il voit qu’on ne le désire plus tant, qu’on le revoit avec moins de plaisir, il doit se retirer sans attendre que le dégoût vienne enfin vous forcer de rompre ouvertement.

— Mais il me semble que, lorsque nous quittâmes Paris, vous me dîtes que vous ne pouviez pas me faire un plus grand sacrifice que de vous éloigner de Dorval.

— C’était pure bonté de ma part ;