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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/241

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mission. J’avais quatorze ans lorsqu’il quitta la maison paternelle, j’étais peu formée pour mon âge, et rien ne me présageait qu’un jour je dusse être jolie. Mon frère partit, n’emportant que les regrets de mon père, et n’en ayant pour personne ; il voyagea pendant trois années, au bout desquelles la mort de ma mère le rappela près de nous. J’étais alors dans le moment le plus brillant de la jeunesse ; généralement on me trouvait belle, et j’eus le malheur de le paraître aux yeux de l’incestueux Victor. Surpris de me trouver aussi changée, il devint pour moi le frère le plus tendre ; la discorde qui avait toujours régné entre nous, fit place à l’amitié la plus vive ; je me livrais avec délices au plaisir d’être aimé d’un frère que j’adorais, et j’attisais par mes in-