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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/242

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nocentes caresses le feu criminel dont il brûlait pour moi. Pendant deux ans, je jouis d’un bonheur qui n’était troublé que par les regrets que me causait la perte de ma mère. Au bout de ce temps, mon père tomba malade ; l’union qui régnait entre mon frère et moi avait fait le charme des dernières années de sa vie, et l’aidait à supporter ses souffrances. « Mon fils, disait-il à Victor, tu seras le protecteur de Mélanie ; qu’elle retrouve en toi et sa mère qu’elle pleure encore, et son père qui bientôt ne sera plus ! »

Mon père, qui se sentait affaiblir tous les jours, mourut bientôt, nous comblant de ses bénédictions, et lorsque la voix lui manqua, sa main défaillante qui pressait les nôtres, semblait nous bénir encore.