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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/246

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pète-moi que tu m’aimes ; mon âme a soif de t’entendre ! Je brûle pour toi, je brûle ! ce feu seul fait ma vie ; je sens que, s’il s’éteignait, mon âme s’envolerait avec lui. Mélanie, enivre-moi de tes baisers, cesse d’opposer à mes caresses une résistance inutile ; tu es à moi, tu m’appartiens, et si la foudre doit m’écraser, ce ne sera du moins qu’après avoir goûté dans tes bras les délices de l’empirée !

Je restai si confondue, que je ne pus lui répondre ; mais la frayeur, en m’ôtant la voix, sembla doubler mes forces, et je parvins enfin à me débarrasser de l’infâme Victor. Il me quitta en proférant mille blasphêmes et en jurant qu’il obtiendrait de force ce qu’il ne pouvait obtenir autrement. Soit qu’il éprouvât quelques remords, soit qu’il espérât que de