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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/281

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vous m’offrîtes un asile. Depuis un mois que je suis ici, Précourt, par ses lettres, me presse sans cesse de l’introduire la nuit ; mais bien que rien ne me fût si facile, ce crime me causait tant d’effroi, que je ne pouvais m’y résoudre, et je lui peignais toujours la chose comme impossible. Je n’ai pas mieux servi ses ordres à l’égard de la séduction qu’il m’avait recommandé d’employer avec mademoiselle Julie ; l’idée seule de corrompre me causait trop de répugnance pour que je descendisse jamais si bas. Enfin, madame, vos bontés m’avaient tellement pénétrée, et le rôle que je jouais ici me causait de si vifs remords, que je me serais jetée vingt fois à vos pieds pour vous faire l’aveu de mon crime et solliciter mon par-