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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/288

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Si ses regrets étaient sincères, si son âme était encore capable de sentimens vertueux, je m’estimerais heureuse de pouvoir la retirer de ses égaremens. Croyez-vous qu’elle acceptât maintenant l’asile saint que son père lui a refusé avec tant de barbarie ?

— Je l’ignore ; mais vous ne risquez rien de le tenter, et ce serait assurément ce qui pourrait arriver de plus heureux.

Ma tante fit aussitôt appeler Rosine ; elle arriva baignée de pleurs, et se soutenant à peine. Elle avait l’air d’un criminel qui vient recevoir son arrêt de mort ; mais quel juge assez sévère aurait pu la condamner, en la voyant si belle et si pleine de repentir !

— Approchez, lui dit Rosa d’une voix faite pour la rassurer ; je pour-