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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/30

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raillez votre sœur : je suis persuadée qu’elle est précisément ce qu’il faut être pour élever une jeune personne ; et le mieux que vous puissiez faire, c’est de la lui laisser toujours.

Mon père l’écouta tranquillement, et, quand elle eut cessé de parler, il me souhaita un heureux voyage, sans me demander en quel lieu je devais aller ; il ajouta, toujours avec le même sang-froid, qu’une affaire indispensable le forçait de sortir, mais qu’il ne croyait pas avoir d’excuse à me demander, puisqu’il me laissait avec madame d’Irini. Effectivement il s’en alla, sans même m’avoir embrassée, et sans avoir éprouvé la moindre émotion. Grand Dieu ! quel homme ! s’écria madame d’Irini. Grand Dieu ! quel père ! m’écriai-je à mon tour.