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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/302

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tant de soin qu’une autre en aurait pris à parler de ceux qu’elle n’aurait pas eus. Il me vint à l’esprit que le meilleur moyen de n’accorder que ce qui me plaisait, était de paraître disposée à tout accorder.

— Je serai doublement unique, me disais-je ; car on obtient d’une femme jusqu’à la dernière faveur, sans qu’elle ait jamais dit oui ; et moi je la refuserai toujours, sans avoir jamais dit non.

Camille avait fait de vains efforts pour me tirer de ma rêverie. J’entendais à peine ce qu’il me disait ; enfin la voiture s’arrêta devant une jolie maison : il me donna la main pour descendre ; je baissai mon voile qui ne me cachait pas assez au gré de mes désirs, et je le suivis en tremblant. Après avoir traversé plusieurs salons où régnait la plus