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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/306

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sion ; mais rien ne fut égal à ma surprise, lorsque je le vis, au lieu d’exécuter mes ordres, fermer les verroux sur nous. Il revint aussitôt vers moi d’un air triomphant, puis me prenant dans ses bras, il me jeta sur le sopha. La chose était trop naturelle pour m’en scandaliser ; aussi cachai-je de mon mieux la frayeur que me causait ce préambule ; si l’attaque fut vive, la défense ne le fut pas moins. L’ennemi s’empara des alentours, mais il ne put parvenir jusqu’à la citadelle. Fidèle au plan que je m’étais tracé, je ne me défendais qu’en riant ; et toujours un baiser ou quelque tendre caresse accompagnaient le refus que je ne semblais faire qu’à regret. Camille, qui s’attendait à des torrens de larmes, à des accès de désespoir, ne fut pas peu sur-