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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/305

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gardez-vous d’approcher vos lèvres de cette liqueur dangereuse ! C’est l’écueil de la vertu ; l’amant qui verse à grands flots ce nectar des humains, et toujours sûr de la victoire, Lorsque l’Amour trouve un cœur rebelle, lorsqu’il a vainement épuisé son carquois, il trempe une de ses flèches dans cette liqueur pétillante. Dès qu’on en est atteinte, le cœur s’enflamme, l’œil étincelle, et l’on brûle d’éteindre dans les plaisirs le feu dont on est dévoré.

Cécile, que sans doute son rôle n’amusait pas, s’était échappée sans que je m’en aperçusse. Camille me le fit remarquer avec un sourire malin. Pour l’en punir, je lui dis d’aller sur-le-champ la rappeler ; il se leva sans me le faire répéter. J’avoue que je ne pus m’empêcher de rire tout bas de cet excès de soumis-