Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/308

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 41 )

la plus folâtre. Les plus grandes jouissances n’auraient pu égaler le plaisir que je goûtais à déjouer les espérances de ceux qui se flattaient de triompher de moi. Aussi le plus hardi en obtenait-il moins que le plus timide. Si j’eusse rencontré un homme assez modeste pour m’aimer sans rien espérer, sans doute celui-là seul aurait tout obtenu ; mais où trouver un pareil phénix ?

Ma tante allait voir souvent Mélanie (c’est ainsi que Rosine avait prié qu’on continuât de l’appeler). Elle se conduisait fort bien, et Rosa se flattait d’en faire une très-bonne religieuse. Cette vocation m’étonnait ; mais on avait vu, dans ce genre, des choses non moins extraordinaires, et les Madelaines sont sans doute les dévotes les plus ardentes. J’avais demandé plusieurs