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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/315

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ses caresses : nos dents se frappaient doucement, et souvent dans un moment de délire, les siennes laissaient sur mes lèvres une légère empreinte qui en augmentait encore le vermillon. Il feignait quelquefois de se dérober à mes baisers, de se refuser à mes caresses : c’était alors que je devenais plus ardente. Plus il fuyait, plus je le poursuivais ; ma main timide encore, mais qui s’enhardissait par la résistance, se glissait furtivement, puis se retirait avec crainte, puis enfin s’écartait davantage et parcourait tous les trésors que l’on cherchait à lui ravir.

Heureux celui qui sent le prix de ces premières jouissances, qui sait différer le plaisir pour en augmenter la vivacité : c’est là vraiment savoir jouir !