Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/314

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 47 )

Jamais faveur ne causa de plus vifs transports ; je crus qu’il allait expirer de plaisir.

Ah ! combien, sous ce maître habile, je me perfectionnai dans l’art de jouir ! Combien Camille était voluptueux ; comme il savourait jusqu’à la moindre caresse, et que de prix il savait lui donner ! Il semblait créer de nouvelles jouissances, il variait tout jusqu’aux baisers : tantôt sa bouche amoureuse ne faisait qu’effleurer la mienne ; il y déposait, il en recevait mille baisers dans un moment. Tantôt, il les prolongeait avec un art délicieux ; nos âmes semblaient se confondre, mon haleine était pour lui le souffle de la vie, et je ne respirais que l’air que sa bouche avait embaumé. Sa langue amoureuse excitait la mienne à lui rendre