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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/328

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je ne pus me résoudre à m’en venger d’une manière aussi cruelle. Qu’on me croye coupable ou non, me disais-je, je n’en ai pas moins perdu mon amie ; que me fait l’opinion de sa cousine ? presque rien ; mon amour-propre seul me porte à la désabuser ; mais irai-je donc, pour le satisfaire, ôter à Céline la seule protectrice qu’elle ait au monde ? Non, je n’aurai pas un tel reproche à me faire ; son ingratitude ne m’autorise pas à l’imiter, quel que soit le motif qui l’ait portée à me calomnier ainsi, je le lui pardonne, je ne serai jamais pour elle une source de chagrin.

Ces réflexions me donnèrent le courage d’écouter jusqu’au bout un sermon des plus ennuyeux ; lorsque je crus qu’il n’était plus possible d’y rien ajouter, je me levai froidement,