Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/331

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pour ainsi dire, l’amour dont je brûlais pour lui ; mais il nous restait trop à désirer pour que la satiété vint affaiblir la passion que nous avions l’un pour l’autre : aussi le moyen dont je me servais pour l’éteindre, ne faisait que l’irriter davantage. Ivre d’amour, brûlante de désirs, je fus vingt fois sur le point de tout accorder à Camille. J’ignore comment j’eus la force de lui résister ; comment avec des sentimens aussi vifs, un amant aussi beau, aussi pressant, dont les seuls baisers me causaient une véritable ivresse, j’ignore, dis-je, ce qui put m’empêcher de me livrer toute entière. C’est un miracle, me direz-vous ; mais, mon cher Armand, avoir su vous résister est-il moins extraordinaire ?

Le jour de notre départ fut enfin