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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/332

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fixé. Lorsque Camille le sut, son désespoir surpassa tout ce qu’on peut imaginer ; ma douleur n’était pas moins excessive. Nous passâmes plusieurs heures à gémir, à nous désoler, nous n’imaginions point de termes à nos maux ; pour moi, je les croyais vraiment sans remède. Camille me jura mille fois que ses regrets et son amour seraient éternels ; je ne jurai rien, cela me donna sur lui l’avantage de n’être point parjure.

Nous partîmes, regrettant et regrettées de tous nos amis. Pendant la route, je parus inconsolable ; mais arrivée à Marseille, où ma tante avait résolu de passer quelque temps pour revoir ses anciennes connaissances, les hommages que je reçus de tous les hommes me firent bientôt oublier Camille,