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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/339

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j’étais bien décidée, quoiqu’il y en eût plusieurs de très-aimables, à n’en distinguer aucun. Ces nombreuses conquêtes flattaient ma vanité ; mais Adolphe seul avait trouvé le chemin de mon cœur.

Nous étions prêts à partir pour la terre de ma tante, lorsqu’elle reçut une lettre d’un des amis de mon père, qui l’informait que M. d’Irini avait perdu sa femme, que lui-même était très-mal, et qu’il désirait nous voir toutes deux. Le danger de mon père réveilla dans mon cœur toute la tendresse que son indifférence m’avait forcé d’étouffer depuis long-temps. Rosa, qui avait toujours beaucoup aimé son frère, fut aussi désespérée que moi. Nous résolûmes de partir dès le lendemain ; ces vingt-quatre heures me parurent un siècle, j’aurais voulu me mettre en route à l’instant même.