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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/344

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ses genoux, et levant les mains vers le ciel, je le suppliai, avec une ferveur que je n’avais jamais connue, de me conserver mon père !

M. d’Irini paraissait extrêmement sensible à la tendresse que je lui témoignais. Cette longue maladie semblait avoir réveillé dans son cœur ces douces émotions de l’amour paternel, qu’il n’avait peut-être jamais éprouvées. Que de jouissances nouvelles et délicieuses je goûtai pendant le peu de mois que dura la convalescence de mon père ! L’amour que j’avais pour lui éteignait en moi tout autre sentiment. Un sourire, un baiser, la moindre de ses caresses, me paraissait le bonheur suprême ; mon seul désir était de lui plaire, ma seule étude, de l’amuser. Je lisais auprès de son lit pendant des heures entières : s’il se