Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/349

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 82 )

Adolphe, mon cher Adolphe ! tu m’attendais vainement ; l’espoir même de te revoir était perdu pour moi. Nous devions retourner à Paris, sans nous arrêter à Marseille : ce plan me désespérait ; mais mon père l’avait résolu, et ses arrêts étaient irrévocables.

Ma solitude me devenait de jour en jour plus insupportable : je ne jouissais plus que par des souvenirs ; et qu’est-ce que des souvenirs à dix-huit ans !

Un jour, en ouvrant le miroir de ma toilette, je fus très-surprise d’y trouver une lettre : je la lus avec empressement ; c’était une déclaration d’amour faite avec tant d’esprit, qu’elle me donna la meilleure opinion de celui qui l’avait écrite. Cette lettre n’était pas signée, et je cherchai vainement